Une grande vague de changement va bientôt déferler sur le Worldwide Web Consortium (W3C), principal organisme chargé de l’élaboration des normes techniques de l’internet (comme HTML et CSS, le code qui sous-tend le web). Car le W3C perdra à la fin de cette année son partenaire universitaire de longue date, le MIT, en tant qu’administrateur et organisation hôte américaine.
Un possible changement de structure organisationnelle
L’organisation compte d’autres administrateurs universitaires : L’université Keio au Japon, l’université Beihang en Chine et l’université de Southampton, pour le Royaume-Uni et l’Irlande. Mais le MIT est étroitement associé au W3C depuis sa création et constitue le principal filet de sécurité financier de l’organisation.
C’est pourquoi de nombreux dirigeants et membres plaident en faveur d’une nouvelle structure organisationnelle pour le W3C. Comme de nombreuses organisations industrielles, il pourrait s’agir d’un organisme à but non lucratif basé aux États-Unis et financé par les membres et les membres du conseil d’administration. Mais il n’y a pas de solution immédiate et le MIT ne renouvellera pas son contrat d’hébergement à la fin de l’année.
Un contexte de transformation du web lui-même
Ces questions de gouvernance du W3C se font alors l’internet connaît une activité et des changements sans précédent. Ainsi, avec le développement des cryptomonnaies et du Web3 de nombreuses normes doivent évoluer, notamment pour la gestion de la publicité et la sécurité des navigateurs web.
Certaines des plus grandes entreprises du monde – les exploitants de navigateurs comme Apple, Google et Microsoft – tirent la plus grande valeur des travaux menés au sein du W3C. Le W3C abrite également d’importants produits de publicité et d’attribution développés par Mozilla et Facebook. Ces grandes entreprises pourraient soutenir financièrement le groupe et le feraient. Elles deviendraient également membres du conseil d’administration, et le fait que les grandes entreprises technologiques financent le groupe et soient représentées au conseil d’administration pourrait changer la mentalité ou même simplement l’image du W3C. Car le W3C est là pour servir les intérêts des utilisateurs du web, pas ceux des industriels.
Exemple de projet du W3C, avec l’API Web Monetization : un ensemble de méthodes pour permettre à des sites web de recevoir des micropaiements à partir des navigateurs internet. Pour les médias et les créateurs de contenus, l’idée initiale est de pouvoir rentabiliser son audience.