Chaque journée amène son flow d’articles et de commentaires réseaux sociaux sur la thématique du métavers. De quoi provoquer des réactions allergiques, et pas seulement chez ceux qui se souviennent des précédentes vagues de « buzz » technologiques. Pourtant le métavers (ou metaverse à l’anglaise) n’existe même pas encore, si on s’en tient à sa définition stricte puisqu’il devra être « immersif, persistant, synchronisé, et sans limites ». Ce que nous connaissons aujourd’hui du Metaverse n’est donc que sa partie visible des univers numériques comme ceux de Sandbox, Decentraland et même des univers de jeux comme Roblox et PokémonGo.
Nous continuerons donc notre veille sur le métavers pour rester à l’affût des cas d’usage de ces différents composants. Car pris isolément ces composants peuvent déjà être le terreau de véritables innovations, dans les domaines du jeu, de la formation, des paiements, du commerce et bien d’autres univers. Voici donc trois articles issus de notre veille qui viennent éclairer différents aspects à comprendre du métavers et aider dès aujourd’hui à se poser les bonnes questions.
Le métavers à l’épreuve de la réalité
Strategy Magazine est allé à la rencontre de nombreux analystes et consultants pour confronter les définitions actuelles du métavers et comprendre les cas d’usage. Car l’histoire du metaverse ressemble à celle de la plupart des technologies émergentes. Il y a un mélange de défenseurs qui voient de nouvelles possibilités d’atteindre les consommateurs et d’opposants qui ne voient dans cette technologie rien d’autre qu’une nouvelle fantaisie. Et, comme d’habitude, le battage médiatique a masqué les attentes quant à ce qui est possible, les risques auxquels il faut se préparer ou le nombre de personnes qui l’utiliseront.
Parmi les commentaires d’analystes, on trouve particulièrement pertinent ceux de Johanna Faigelman, associée fondatrice et PDG de la société d’études de marché Human Branding. « Les gens sont des créatures sociales et les nouvelles possibilités de socialisation ne sont presque jamais repoussées. Tout dépend s’il y a suffisamment d’utilisateurs initiaux pour que tous les autres aient l’impression de “passer à côté”, mais si cela se produit, la connexion sociale pourrait être le catalyseur. Et certains ont de bonnes raisons de vouloir essayer le métavers, comme les personnes handicapées qui ont plus de facilité à se socialiser ou à voyager virtuellement. »
Source : https://strategyonline.ca/2022/04/04/a-reality-check-on-the-metaverse/
Un manifeste pour le métavers
Cet article du développeur web Gabriel Getzie explique la nécessité de développer des standards ouverts pour un métavers ouvert, en prenant comme référence l’histoire de la création d’Internet. Car c’est la diffusion des standards du World Wide Web (HTTP et HTML) dans le domaine public qui a permis son développement rapide. En effet, ce qui se rapproche le plus du métavers actuellement ce sont les MMO (Jeu en ligne massivement multijoueur) comme World of Warcraft ou Final Fantasy. Or ces univers sont propriétaires : il n’est pas possible de se loguer dans l’un ou l’autre jeu avec son avatar d’un autre jeu. Même fermeture dans des plateformes comme Sandbox et d’autres « métavers ».
Le métavers aura donc besoin de standard ouverts pour se développer. Avec un protocole de couche d’application (qui pourrait être HTTP/2), un langage de balisage pour les mondes virtuels 3D, et une standardisation des échanges avec la blockchain (pour les wallets de cryptomonnaies et la gestion des NFT).
Source : https://tiltingatwindmills.dev/a-manifesto-for-the-metaverse/
Comment les TI peuvent se préparer au métavers
Toujours sur le volet technologique du metaverse, voici un éclairage d’Info-Tech Research Group. Objectif : aider les équipes TI à identifier les risques liés au déploiement du métavers et des solutions pour les limiter.
- Une surface d’attaque plus large : L’ajout de nouveaux appareils de réalité mixte au réseau de l’entreprise créera davantage de points d’entrée potentiels pour une cyberattaque. Les expériences précédentes avec l’Internet des Objets (IOT) dans l’entreprise ont vu ces appareils exploités comme points faibles et utilisés pour créer des botnets ou infiltrer davantage les réseaux d’entreprise.
- Congestion des réseaux : La connexion d’un plus grand nombre d’appareils diffusant des contenus très graphiques exercera de nouvelles pressions sur les réseaux. Les points d’accès auront davantage de connexions à maintenir, de voies de transit et de bande passante à gérer.
- Code vestimentaire du métavers : Les avatars du métavers ne ressembleront pas nécessairement aux personnes qui se trouvent derrière les commandes. De nouvelles normes seront nécessaires pour s’assurer que les avatars sont appropriés dans un environnement de travail.
- Problèmes de confidentialité : L’envoi de données vers une autre plateforme comporte le risque qu’elles soient exfiltrées et stockées ailleurs, ce qui pose quelques problèmes aux entreprises qui doivent se conformer à des législations telles que le RGPD (Règlement général sur la protection des données).
En complément, nos articles Compte-rendu de la conférence « Metaverse : du récit à la réalité » et « Perdu dans le métavers ? Une belle cartographie pour vous en sortir ».