La grande finale du Coopérathon 2020 vient d’avoir lieu ce 18 novembre. Cet année, Inyulface Lab a suivi de près la 5ème édition de cet évènement d’innovation sociale ouverte, soutenu par le Groupe Desjardins. Voici ce que nous avons retenu de cette aventure, et nos coups de cœur parmi les projets en lice.
Ce que nous retenons de notre premier Coopérathon
Si vous ne connaissez pas le Coopérathon, nous vous invitons à retrouver sur notre site notre compte-rendu de la conférence inaugurale : « Coopérathon 2020, l’innovation ouverte dopée à l’humain ».
Cette année, nous avions décidé à la dernière minute de non seulement suivre le Coopérathon, pour notre veille, mais aussi d’y participer. Nous avions en effet été inspirés pour répondre au défi du Ministère de l’éducation et Ministère de l’enseignement supérieur, autour du Cadre de compétences numériques. Un sujet qui nous est proche, car il touche à la transformation numérique, la formation, la collaboration et in-fine l’innovation. C’est aussi un enjeu de société. Car il ne faut jamais oublier que l’accès au numérique n’est pas facile pour tous. Cela se traduit en difficultés pour l’accès à l’emploi, aux aides, à la culture. Plus de détails dans notre Veille #14, avec le lancement de la plateforme Competencenumeriques.ca.
Même si nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de cette aventure, qui demande un engagement intense sur 5 semaines, nous en retenons plein de belles choses. Car ce Coopérathon aura été l’occasion de découvrir de nouveaux modes d’organisation, de communication et collaboration. Nous en profitons pour saluer nos coéquipiers, les mentors et l’équipe d’organisation. Enfin, nous avons aussi découvert de nouveaux entrepreneurs, aux idées impactantes sur le plan économique et social. Ce qui fait toujours du bien en ces temps d’incertitude.
Les 3 coups de cœur Coopérathon 2020 de l’équipe Inyulface
Vous pourrez retrouver le détail du palmarès officiel sur le site du Coopérathon, et sur Facebook toutes les vidéos de pitch des projets en lice. Un énorme bravo à tous.
De notre côté, nous avons tenu à regarder les 39 vidéos de pitch de tous les projets finalistes, pour partager avec vous nos 3 coups de cœur.
- Défi « Compétences numériques » porté par le Ministère de l’éducation et Ministère de l’enseignement supérieur. Nous avons sélectionné Nomie, une micro application de réseautage réservée à des cours de classe. Ce projet a aussi été reconnu comme le grand gagnant du défi par l’équipe du Ministère. (leur vidéo de pitch)
- Défi « Culture » porté par La Piscine Montréal. Zoom sur Mirette, d’Alaviva, une plateforme de médiation culturelle et sociale pour les ainés. (leur vidéo de pitch)
- Défi « Evènementiel » porté par l’Opéra de Montréal. Nous avons hâte de tester Agora Platform, une plateforme d’expérience sociale. (leur vidéo de pitch)
Et coup de coeur « bonus » à InterGen. Ce projet transversal est au croisement du défi « Education » et d’un défi intergénérationnel porté par le Groupe Desjardins. Leur idée pour « connecter les déconnectés » : du mentorat et la production d’histoires multimédia entre générations. Des jeunes et des seniors se raconteront leurs histoires et produiront des vidéos pour en garder trace. (leur vidéo de pitch)
Pourquoi ces projets Education, Evènementiel et Culture ?
Défi « Compétences numériques » du Ministère de l’éducation et ministère de l’enseignement supérieur
L’analyse de Mathieu Chartier, fondateur d’Inyulface :
« Nomie est une micro application de réseautage réservée à des cours de classe. C’est en fait la version moderne de la fiche papier, souvent incomplète, dont se servent les professeurs pour savoir qui ils ont dans leur cours. Et avec l’enseignement à distance cela répond aussi au besoin des étudiants de se faire des amis au sein de la classe. Le projet Nomie est ultra pertinent. Parce que les enseignants qui connaissent les élèves les aident à mieux réussir, et les étudiants qui se connaissent s’entraident d’avantage.
Nomie pourra aussi s’attaquer à d’autres marchés que celui de l’éducation. Avec d’autres sources de revenus à la clé. Car l’idée de pouvoir créer des communautés inclusives a aussi de la valeur par exemple pour les coopératives d’habitation, les partis politiques, les conférences, les entreprises, universités, services de garde… »
Défi « Culture » de La Piscine Montréal
L’analyse de Séverine Godet, Responsable des Contenus d’Inyulface :
« MIRETTE d’Alaviva est une plateforme de médiation culturelle et sociale pour les ainés. Leur idée est d’offrir des loisirs aux ainés en maison de retraite, avec des robots de téléprésence commandés à distance. En temps normal, c’est déjà un défi de permettre à des personnes âgées en perte d’autonomie de pouvoir continuer d’échanger avec leurs proches, et avoir accès à l’offre culturelle. En temps de pandémie, cela devient très compliqué. Ce projet répond donc à la fois aux enjeux de l’évènementiel et du monde de la culture. L’équipe d’ailleurs déjà travaillé avec le Musée de la civilisation. Il répond aussi au défi intergénérationnel. Ils factureront les résidences pour ainés et les diffuseurs qui voudront proposer leurs programmes et animation sur les robots.
Le sujet des robots de téléprésence dans l’évènementiel est assez classique. Mais cette équipe connait très bien le milieu culturel et celui des ainés. Cela leur permet de bâtir une offre pertinente et de la tester vite. Trois résidences ont déjà accepté de participer à un projet pilote. Et un premier déploiement pourra être réalisé avec les résidences Cogir en 2021. »
Défi « Evènementiel » de l’opéra de Montréal
L’analyse d’Emilie Binaire, coordinatrice de projets d’Inyulface :
« Agora Platform (par Atypic Labs) est une plateforme d’expérience sociale qui permet de dépasser les limites des outils actuels de vidéoconférence. C’est intéressant, parce que les vidéoconférences classiques sont frustrantes, car « plates » (sans la dimension spatiale) et unidirectionnelles (un artiste ou animateur prend la parole, les autres écoutent). Agora est bien plus engageant. L’idée est de pouvoir se déplacer dans un espace digital qui permet aux participants de gagner une certaine sensation de “contrôle” et d’être visibles.
Par exemple, dans un « bar virtuel » il est possible de rejoindre différentes tables pour jaser. Comme dans la vraie vie. Autre scénario, faire du « co-watching » d’un spectacle ou concert, depuis des tables virtuelles. Pour des événements artistiques ou avec une dimension “fun” cela ajoute de la valeur à l’expérience, en jouant avec les décors, les effets. Cela donne plus de place à la créativité.
Une plateforme comme Twitch permet déjà de regrouper des petites et grandes communautés de passionnés. Mais ce public est plutôt geek et maîtrise les outils complémentaires, comme Discord pour se connecter en audio et vidéo. Les Twitcheurs investissement aussi beaucoup de temps et d’énergie dans l’habillage de leurs chaînes. Agora Platform offre une expérience plus personnalisée et intime. On peut imaginer que des bars et salles de spectacles pourront proposer des expériences virtuelles plus faciles d’accès. Reste un gros défi : rendre les rencontres le plus naturelles possibles, pour passer au delà des barrières digitales !»