Nous relayons cet article de Coin Tribune car il éclaire les faiblesses du système bancaire actuel et 3 avantages majeurs que peuvent apporter les cryptomonnaies. Nous amenons cependant 3 bémols à cet argumentaire. Car beaucoup des problèmes du système bancaire actuel peuvent être liés aux environnements technologiques hérités. Une évolution du système bancaire vers des environnements numérique plus agiles, plus mobiles et intégrant la blockchain pourrait donc être bénéfique pour les opérateurs et les consommateurs.
L’adoption des cryptomonnaies peut sembler inévitable
Comme le résume Cointribune, « les cryptomonnaies ouvriront la voie à une meilleure expérience bancaire et de paiement à l’avenir ». Ils listent trois arguments en faveur des cryptomonnaies :
fiabilité et rapidité : grâce à une infrastructure décentralisée, automatisées et sécurisée.
Note de la rédaction Inyulface : Un argument fort dans les pays en voie de développement qui ne bénéficient pas d’une infrastructure bancaire fiable. C’est pourquoi depuis 2014 des systèmes bancaires d’opérateurs numériques et mobiles se sont développés dans de nombreux pays en voie de développement, en particulier en Afrique, sur le modèle du chinois AliPay d’Alibaba. Aujourd’hui, grâce au digital, l’Afrique est le deuxième marché bancaire à l’échelle mondiale en termes de croissance et de rentabilité. (source BearingPoint, et pour en savoir plus cette tribune de l’Institut Léonard De Vinci sur le Mobile Banking dans les pays en voie de développement.)
- Protection des données : CoinTribune nous rappelle que les banques collectent beaucoup de renseignements personnels sur leurs clients (carte d’identité, adresse de résidence, numéro de sécurité sociale, informations professionnelles). On comprend que les banques veulent pouvoir analyser ces données pour proposer leurs services, mais elles peuvent aussi les revendre à des tiers. La blockchain repose sur l’anonymat des transactions et offre donc une alternative intéressante pour la protection des données.
Ndlr : Le croisement des données bancaires avec d’autres bases peut légitimement inquiéter les consommateurs. Heureusement le régulateur veille au grain. Et concernant l’anonymat de la chaîne de blocs, il n’est pas complet. En effet les transactions sont toutes enregistrées dans le blockchain et il est donc possible de relier un identifiant à une transaction. (Plus de détails dans cet article de Futura-science.com : Le Bitcoin (BTC) est-il anonyme ?)
- Sécurité : Cointribune rappelle que « les banques subissent en moyenne 85 tentatives de cyberattaques majeures par an, dont un tiers réussit » (données Accenture de 2017). Fraude et détournement d’argent seraient moins probables dans la blockchain grâce au principe de décentralisation. Attention cependant, car les vols et arnaques sont de plus en plus documentés dans le blockchain aussi.
Ndlr : La plateforme Ronin est un des cas récents de vol de cryptomonnaie avec une perte de 540 millions d’euros (173 600 ethers - ETH et 25,5 millions de US Dollar Coins – USDC indexés sur le dollar). Un article de Numerama revient sur cette affaire révélée le 29 mars 2022. L’attaque a touché plusieurs nœuds du système de validation des transactions de Ronin. De quoi mettre un sérieux bémol sur l’argument de la sécurisation de la cryptomonnaie par la décentralisation.)
On comprend néanmoins que les cryptomonnaies peuvent être un outil d’inclusion financière et une façon d’améliorer l’offre de services bancaires. Mais il faudra encore passer de nombreuses étapes réglementaires pour une adoption mondiale des cryptomonnaies et gagner la confiance des dirigeants comme du public.
En complément : le Canada est en pointe dans les cryptos avec le nouveau projet de loi C-249 (présenté le 9 février 2022). Et le 16 mars dernier, la Banque du Canada et le MIT ont annoncé leur collaboration pour étudier les implications de l’adoption d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).
