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Numérique, éthique et climat : « La numérisation des sociétés devient un Léviathan énergivore hors de contrôle »

by Inyulface Lab

Nous vous conseillons la lecture complète d’un article paru dans le média indépendant lareleveetlapeste.fr. Nous nous permettons d’en reprendre ici quelques extraits car il fait écho aux questions que nous nous posons depuis quelques années déjà, sur le véritable impact du numérique au niveau sociétal et environnemental. Et cela nous donne l’occasion de rappeler que  l’humain devrait toujours être au centre d’une décision technologique, et pas un impondérable qui ne ferait qu’en subir les impacts.

Introduction de l’article signé Pierre Boccon-Gibod (journaliste français, philosophe de formation) :

« Tandis que l’invention de nouveaux objets connectés et de services ubérisés (ces « solutions innovantes qui vont simplifier le quotidien des acteurs ») se consolide comme étant la valeur ultime qui saura attirer les investisseurs, nos savoirs sur le désastre écologique en cours et sur ses conséquences s’aiguisent. Ces deux faces du quotidien sont-elles seulement compatibles ?

Confiante, une voix rassure : « il nous (vous) reste juste à inventer les solutions numériques qui vont répondre à toutes ces difficultés. Après tout, les réseaux sociaux ont déjà permis de se mobiliser contre des pratiques d’entreprises écocidaires, et offrent tous les jours l’accès le plus rapide aux derniers lifestyles et marchandises éthiques, du low-tech à la sacoche vegan… ». Ce discours, parce qu’il brosse le militantisme en ligne dans le sens du poil, tend à obtenir son adhésion. Discrètement, la question de l’impact du numérique est ainsi écartée des discussions éthiques et politiques sur le climat.

Pourtant, tandis que le sujet disparaît dans cet angle mort, certains think tanks, pouvoirs publics et entreprises, ont déjà commencé, bon gré, mal gré, à adresser le problème. A chaque fois ils négocient un avenir pour Internet, quelque part entre contraintes environnementales, intérêt des entreprises et préférences des utilisateurs. »

Des initiatives qui tendent vers la sobriété numérique

L’article revient ensuite sur l’impact du numérique en termes de consommation énergétique, les limites des modèles de ville intelligente malgré leurs promesses de consommation « responsable ». Rappelons que le numérique représenterait aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde.

Enfin l’auteur partage des pistes de réflexion pour un numérique plus durable. Comme celle du Shift project qui dans son discours « Déployer la sobriété numérique » (2020) remet en cause l’ « économie de l’attention ». C’est-à-dire  « modèles économiques qui rentabilisent l’augmentation des volumes de contenus consommés, de terminaux et infrastructures déployés ».

Ou encore les travaux de l’Arcep (L’Autorité de régulation des communications électroniques : le gendarme des télécoms en France) qui anime désormais une « Plateforme de travail pour un numérique soutenable ». l’Arcep propose ainsi de de « favoris[er] l’émergence d’outils d’aide à la décision du consommateur quant à ses choix et leur impact sur l’environnement [en] publi[ant] un ‘baromètre environnemental’ permettant de valoriser les meilleures pratiques ». (en complément, le rapport de l’ARCEP : « pour un numérique soutenable »)

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