Nous relayons un avis d’expert signé par Greg Satell, expert en transformation & changement, auteur de « Cascades: How to Create a Movement that Drives Transformational Change » (McGraw-Hill Education, 2019) et de Mapping Innovation (2017). En tant que co-PDG de KP Media, une entreprise de 100 millions de dollars, il a géré un portefeuille de marques de médias ukrainiens, dont le Kyiv Post et le Korrespondent, deux organismes de presse qui ont joué un rôle essentiel dans la révolution orange. Il est aujourd’hui basé dans la région de Philadelphie.
Résumé de comment la “Uber Economy” tue l’innovation, la prospérité et l’entrepreneuriat
Nous vous invitons à lire le texte d’origine dont voici un rapide résumé : Une économie de marché fonctionne grâce à l’innovation. Ce n’est que par des gains de productivité constants et significatifs que nous pouvons créer une véritable prospérité. Nous n’y sommes pas parvenus au cours des 50 dernières années. Nous ne pouvons pas continuer à nous “Uberiser” à mort. Nous devons revenir à une économie alimentée par l’innovation, plutôt que par la perturbation, qui produit la prospérité, plutôt que des profits démesurés pour une poignée de personnes.
Nous pouvons le faire, mais nous devons commencer à faire de meilleurs choix.
- Reconnaître que l’innovation est faite par les gens, mais au lieu d’investir dans le capital humain, nous le minons activement.
- Reconstruire le capital scientifique.
- Enfin, nous devons nous réengager en faveur de marchés libres et équitables. Aux États-Unis, presque tous les indicateurs (concentration de l’industrie, des licences professionnelles, de la hausse des prix, de la baisse des salaires), montrent que le capitalisme a été affaibli par une réglementation et une surveillance insuffisantes. Il n’est pas surprenant que l’innovation en ait souffert.
Le plus important est peut-être que nous devons passer de la perturbation des marchés à leur création, de la “voie du Hacker”* à la résolution de grands défis et d’une approche réductionniste à une économie fondée sur la dignité et le bien-être. Ne vous méprenez pas : L'”économie Uber” n’est pas la solution, c’est le problème. (*ndlr : « the hacker way », une démarche de construction revendiquée par Facebook en 2012 en amont de leur introduction en bourse, et qui prône l’amélioration continue par itération. Mais elle a aussi le revers de mener à la destruction avec des slogans du type « move fast and break things ».)
Le paradoxe de la productivité
Greg Satell rappelle que lorsque l’internet est apparu au milieu des années 90, la productivité est repartie à la hausse après avoir stagné depuis les années 1970. Puis, après 2004, la croissance de la productivité a de nouveau disparu. Aujourd’hui encore la productivité s’effondre.
Pour comprendre ce phénomène, il compare les investissements d’Uber, 25 millions de $ à ceux d’IBM, 5 milliards de $ (pour construire l’IBM 360 au début des années 60). D’un côté IBM a révolutionné l’informatique et dominé le marché pendant des décennies. De l’autre, Uber s’est appuyé sur des technologies qui n’ont rien de révolutionnaire pour proposer un service de désintermédiation, et a surtout investi pour détruire la compétition avec des courses à prix cassé.
Nous vous conseillons la lecture complète de l’article pour cette remise en perspective sur l’innovation, étayée de nombreux exemples.