Et si le développement des applications et objets connectés pour la mesure de performance personnelle nous inspirait pour développer l’analyse de données en entreprise ? Le « quantified self » ou analytique personnelle s’est en effet démocratisé bien au-delà de la cible « geek ». Une entreprise qui développe son expertise numérique peut elle aussi oser se lancer dans la collecte et le traitement de ses données. Et même exploiter les mégadonnées (big data).
Du quantified self à l’entreprise pilotée par les données
Tracker les données c’est la base pour pouvoir les améliorer. Un phénomène que l’on peut tous expérimenter dans nos vie de tous les jours. A chaque fois que nous prenons notre poids dans le cadre d’un régime. Quand nous mesurons la durée et l’intensité d’une course avec un bracelet connecté Fitbit ou une Apple Watch. Lorsque nous utilisons une application d’apprentissage des langues avec la chouette Duolingo (en illustration) qui vient nous rappeler nos objectifs quotidiens !
Mais revenir à des exemples de notre quotidien peut aider à faire passer un message. Et ainsi poser les bases d’une culture de la donnée en entreprise. Tout comme un tableau de bord de ses habitudes de sommeil et d’activité à partir d’un bracelet connecté va aider à comprendre l’impact des habitudes sur notre santé. Pour une entreprise aussi certaines décisions vont avoir un impact à court, moyen et long terme sur sa santé et sa survie : des investissements matériels ou logiciels, des choix de recrutement et d’allocation du temps des équipes, etc…
On remarque aussi que de nombreuses applications de gestion financière ciblent maintenant le grand public. Cela va contribuer à sensibiliser les individus sur des notions complexes (le calcul des intérêts, l’équilibre d’un budget). Et pourquoi pas faire prendre conscience à des dirigeants que leur entreprise mérite le même type de suivi et optimisation au niveau des opérations, des finances et de la gestion des ressources humaines.
La prise de décision peut être sécurisée par les données
« La culture de l’analyse de données c’est comme le sexe à l’adolescence. Tout le monde en parle. Mais il n’y a pas grand monde qui le font. Et ceux qui le font sont maladroit. Mais il faut bien débuter un jour. Car le développement et même la survie d’une entreprise peut en dépendre. J’encourage donc les entreprises à se lancer, en prenant leur précautions bien sûr. Car lorsque l’on manipule des données il faut aussi penser à leur sécurité, leur intégrité, et au respect des informations personnelles. »
Mathieu Chartier, fondateur d’Inyulface Lab.
Et il serait dommage de se priver de ressources pour faire grandir l’entreprise. Pourtant, selon le Boston Consulting Group (BCG), une entreprise sur quatre manquera le virage numérique, notamment dans le secteur des produits de consommation et du commerce de détail, ainsi que dans le secteur manufacturier (équipements mécaniques et électriques). (plus de détails sur le site du Ministère de l’Economie et de l’Innovation du Québec). Celles qui ont investi dans l’analyse de données et les big data ont compris que ces activités ne sont plus réservées aux spécialistes informatiques mais bien plutôt des outils de pilotage de l’entreprise pour ses gestionnaires et ses dirigeants. Ce qui implique une prise de conscience et un développement de la culture numérique et des données. Un terrain sur lequel Inyulface Lab s’efforce aussi de sensibiliser les entreprises, notamment au travers de notre veille hebdomadaire.
Un tableau de bord comme outil fédérateur dans l’entreprise
L’analyse de données a pour but de fournir des données utiles à la conduite des affaires. Encore faut il que ces données soient ensuite compréhensibles pour venir aider à la prise de décision. D’où l’importance de la création d’un tableau de bord pour visualiser les indicateurs de performance de l’entreprise. Exemple ici avec un tableau de bord Microsoft Power BI.
Finalement, ce tableau de bord et ses dataviz (visualisations de données) permettront de ressembler autour d’une même table (ou d’un même écran) des interlocuteurs qui ne parlent pas toujours le même langage. Montrer visuellement la timeline d’un projet avec ses étapes clés et des indicateurs de réussite sera alors le moyen de faire se comprendre les directions générale, informatique, financière, industrielle, commerciale etc…
« Tout le monde dans l’entreprise a une opinion et une expertise à faire valoir sur la réussite des projets. Le danger, c’est que la politique dicte les actions, plutôt que la réalité des données. Pour ouvrir d’autres perspectives, on peut faire parler les données, les expliquer par du storytelling compréhensible de tous sans jargon. On développe ainsi une culture de la données, qui améliore le dialogue dans l’entreprise, la prise de décision, et la capacité d’innovation. »
Mathieu Chartier