Connaissez-vous les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) ? Ces règles permettent de s’assurer qu’un site internet répond aux standards de l’accessibilité, aussi bien pour les malvoyants que pour un champ de plus en plus large de handicaps.
WCAG… un, deux, trois !
Après les WCAG 1.0, publiées en 1999, et sa mise à jour WCAG 2.0 en 2008, les WCAG 3.0 ne sont pas encore officiellement publiées. Mais elles sont disponibles en version de travail révisée (draft) sur le site du W3C. En fait les WCAG 3.0 ne devraient pas être finalisées avant 2023. Alors pour préparer le terrain nous vous conseillons de vous intéresser aux WCAG 2.2, qui eux seront finalisés entre fin 2021 et début 2022. (mais non c’est pas compliqué )
Vous pouvez en fait déjà vous baser sur le draft des WCAG 2.2. Et si votre site répond à ces standards vous n’aurez pas besoin de le retester avec les WCAG 3.0 car ils sont compatibles. (Haaaa on est rassurés !)
Mais alors pourquoi a-t-on besoin des WCAG 3.0 ?
- Parce que la technologie a changé. Les WCAG 2.0 ont été finalisées en 2008, soit un an après la sortie du premier iPhone. Les WCAG 3.0 répondent aux enjeux d’accessibilité de nouveaux terminaux mobiles, accessoires et vêtements connectés, et autres équipements de réalité virtuelle et réalité augmentée. Ce nouveau champ d’application plus large que le « web content » est aussi reflété par un changement de nom, puisque WCAG voudra désormais dire « W3C Accessibility Guidelines ».
- Pour inclure une famille plus étendue de handicaps. L’arrivée des assistants virtuels comme Siri et Alexa oblige aussi à étendre la liste des handicaps qu’il faut prendre en compte. WCAG 3.0 devrait ainsi intégrer plus de 50 catégories fonctionnelles de besoins. Parmi ces catégories : Vision et visuel, Audition et troubles auditifs, Intersections sensorielles, Mobilité, Moteur, Intersections physiques et sensorielles, Parole, Attention, Langage et alphabétisation, Apprentissage, Mémoire, Fonctions Exécutives, Santé mentale, Intersections cognitives et sensorielles.
- Pour plus de lisibilité. Bonne nouvelle, les WCAG 3.0 devraient être rédigées de façon plus lisibles pour être compréhensibles des non techniciens !
- Pour des changements plus fréquents. Avec WCAG 3.0, le groupe de travail AGWG adopte un fonctionnement agile qui permettra des changements plus fréquents. Les standards pourront ainsi s’adapter aux prochaines évolutions web difficiles à anticiper avec le foisonnement actuel des développements. (là on était à deux doigts de vous parler du métavers mais on se garde le sujet pour plus tard…)
- Pour une nouvelle catégorisation des standards. Les critères de réussite des WCAG 2 seront appelés résultats (outcomes) dans les WCAG 3.0. Les lignes directrices (guidelines) sont des énoncés sommaires génériques et non techniques sur la norme à respecter.
- Pour un nouveau système de notation. Dans les WCAG 2, le test de réussite était indiqué par “pass” (réussite) ou “fail” (échec), sans entre-deux. Avec une notation A, AA et AAA. Dans les WCAG 3.0, la notation est un peu plus compliquée mais donne aussi le détail du score par catégorie fonctionnelle. Ainsi, après le calcul du score final, une entreprise pourra voir dans quelle mesure son contenu est adapté aux personnes ayant des difficultés d’apprentissage, d’élocution et de mémoire, par exemple.
Ce nouveau système de notation reconnaît que l’accessibilité ne se résume pas à réussite ou échec. Il contribue également à faire oublier la fausse idée que l’accessibilité ne concernerait que les personnes utilisant des lecteurs d’écran. (Même si nous avions illustré notre premier article sur les fondamentaux des WCAG par un lecteur braille électronique. Parce que c’est aussi un symbole puissant pour faire prendre conscience du handicap !)