Ce 22 juin, nous avons suivi la première édition de la « Journée innovation ouverte » dédiée à l’avenir du développement durable au Canada. Un évènement organisé par Montréal Newtech avec Coopérathon (Desjardins), Fintech Cadence et la Supergrappe des technologies numériques (Canada’s digital technology supercluster).
Innovation, collaboration et impact
Ce type de démarche nous intéresse pour trois raisons : pour notre veille sur l’innovation à Montréal et au Canada, parce qu’elle incarne le lien entre innovation et collaboration, et enfin pour détecter et relayer des initiatives ayant un véritable impact pour l’environnement.
Le mot impact est d’ailleurs au cœur du programme du Coopérathon (dont nous avions suivi l’édition 2020). Mais dans le contexte des enjeux climatiques il prend un sens encore plus complexe. Car le défi est à la fois d’avoir un impact positif pour la société, les humains et notre environnement, mais aussi d’avoir le minimum d’impact négatif ! Car le meilleur impact carbone c’est finalement un impact carbone évité.
Voici donc les premiers enseignements de l’introduction de la journée. Et nous reviendrons sur des projets spécifiques dans de prochains articles.
Finance et conscience écologique
D’abord une remise en contexte, avec Sylvain Carle, Directeur principal de SecondMuse Capital Montréal. Il a rappelé qu’appliquer les technologies aux enjeux d’impact environnementaux est à la fois une opportunité d’investissement et un impératif social. Si la finance a changé en 20 ans, ce serait parce qu’elle a réalisé que si elle ne s’occupait pas du climat le climat allait s’occuper d’elle. Le capitalisme s’intéresse donc au climat, et la finance aurait une conscience sociale face aux risques d’utiliser des ressources finies de manière infinie.
On comprend son analyse et nous aussi on a envie que les technologies et la finance aient un impact positif sur le plan environnemental. Rappelons tout de même que le gouvernement et les régulateurs ont aussi un rôle important à jouer pour orienter les marchés dans une direction socialement viable. Dans le cadre du plan pour une économie verte 2030, le Québec a fixé parmi ses objectifs d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. De quoi s’assurer que « la main invisible du marché » (la théorie économique controversée d’Adam Smith) contribue réellement au bien commun.
Le champ plus large des Climate Tech
Les précisions sémantiques avec Sylvain Carle étaient aussi intéressantes. Plutôt que de parler de « green tech » on va désormais parler de « Climate tech ». Et attention car les deux ne sont pas équivalentes ni comparables. Les « climate tech » ne font pas référence à un seul secteur d’activité mais sont plutôt une « lentille » pour identifier des compagnies et innovations dans un ensemble de secteurs. Cela nous amène aussi à penser à l’impact carbone au-delà du seul impact énergétique. Les « climate tech » vont donc chercher à avoir le maximum d’impact environnemental, mais aussi à décarboner.
Cependant l’après-midi, lors de l’évènement « Creative Collisions » ( technologie et innovation pour l’avenir du Canada NetZero) nous avons pu constater que les « pitchs » des startups étaient beaucoup plus orientés vers la compensation carbone (le « carbone offsetting ») que vers la réduction des émissions de carbone. C’est un sujet sur lequel nous aussi nous souhaitons nous éduquer, nous en parlerons donc prochainement après avoir étudié des cas concrets.
Des technologies et surtout plus de collaboration
Enfin ce que nous retiendrons de cette introduction c’est que le Québec et le Canada ont de formidables opportunités dans cette période de transition écologique. Avec notre bassin de capital intellectuel et nos talents en intelligence numérique. Nous pouvons mieux utiliser les données pour optimiser nos façons de faire. Et nous avons déjà la chance d’avoir une énergie « verte » avec l’hydro-électricité. Maintenant, il reste à bâtir de l’innovation au-delà de l’énergie et aller vers les « négatonnes », c’est-à-dire réduire les émissions.
Mais les technologies seules ne suffiront pas. L’équipe du Cooperathon organisé par Desjardins l’a bien compris. Avec leur initiative qui vise à favoriser le travail en écosystème et la collaboration (pancanadienne et internationale) pour répondre aux grands enjeux économiques et sociétés.
Desjardins a d’ailleurs rappelé qu’ils ont pour objectif zéro émission nette d’ici 2040, dans 3 secteurs clés : l’énergie, le transport et l’immobilier. Ils peuvent soutenir les nouvelles technologies dans ces secteurs clés de différentes façons : investissements dans les fonds, dans les incubateurs et aide aux entrepreneurs pour déployer leurs produits.
Et de notre côté nous continueront de relayer les initiatives de l’écosystème québécois de l’innovation ayant un impact positif pour l’environnement.
Pour suivre la veille du Laboratoire Inyulface sur les enjeux de collaboration et d’innovation : Inyulface.com/veille